Les votes sur le budget régional se suivent et se ressemblent.

Le volet concernant les lycées n’échappe pas à la règle. Si quelques investissements sont à noter en matière de construction et de réhabilitation, de fortes inquiétudes pèsent sur les dépenses de fonctionnement. Les orientations politiques privilégiant l’approche sécuritaire et le mérite sont plus que jamais d’actualité.

Quelques investissements

L’exécutif régional semble prendre conscience de la nécessité de renouer avec une politique d’investissement, que ce soit pour des lycées neufs (+ 26 millions €), des réhabilitations et /ou études (+ 18,2 millions €) et des équipements sportifs (+ 900 000 €).

Ainsi le budget prévisionnel 2017 prévoit la construction d’un lycée à Allauch dans l’académie d’Aix-Marseille (livraison septembre 2017). En revanche, l’académie de Nice n’est pas pour l’heure concernée par de nouvelles constructions d’établissements ou de nouveaux équipements sportifs. Il faudra bien pourtant que la région regarde de près ce qui se passe dans le moyen Var, où le nombre d’élèves et de famille est en forte progression.

Pour les réhabilitations, la délibération concernant le budget primitif prévoit des travaux au lycée Audiberti d’Antibes, la poursuite de travaux au lycée A. Renoir à Cagnes sur Mer ainsi que la réfection de la demi-pension du lycée professionnel Claret à Toulon. Dans l’académie d’Aix-Marseille, sont programmées la rénovation ou l’amélioration des lycées Paul Arène à Sisteron, Dominique Villars à Gap, René Char à Avignon, Charles de Gaulle à Apt, Joliot Curie à Aubagne ainsi que l’étude pour le chantier de Vauvenargues à Aix-en-Provence.

Une étude va également se poursuivre pour le lycée Paul Augier à Nice en vue de son extension. Pour l’heure face aux difficultés rencontrées sur les plateaux techniques 600 000 € seront débloqués pour des travaux d’urgence.

De fortes interrogations sur le fonctionnement

Si sur la reprise de l’investissement on peut être en partie satisfait, le SNES et la FSU sont très interrogatifs en ce qui concerne les dotations de fonctionnement des lycées publics. Avec une baisse globale sur la région de 2,5 millions € (près de 5% pour une baisse de 0,6% pour les lycées privées sous contrat…) au prétexte de fonds de réserve estimé par la région à 8 millions €. Nous craignons que cette mesure interdise à terme aux équipes certains choix pédagogiques et pèse sur le fonctionnement au quotidien de nos lycées. L’exécutif régional s’est engagé à mener un dialogue de gestion régulier avec les établissements pour « rationaliser » au mieux les dépenses, mais les premiers échanges avec nos représentants semble déjà montrer la limite de ce mode de fonctionnement.

Concernant les travaux d’urgence, la région entend en partie raison en décidant d’augmenter de 10 % l’enveloppe globale pour atteindre 2,4 millions €, mais il n’est pas certain que cela soit suffisant pour un fonctionnement optimal des établissements les plus vieillissants ou les plus grands.

La FSU dit non au tout sécuritaire et au mérite

Si nous nous félicitons de l’augmentation du fonds des manuels scolaires (+ 1,6 millions €) et du maintien de l’aide aux premiers équipements, nous pensons que le quadruplement (4 millions €) du budget consacré au plan régional de mise en sureté des lycées, qui s’ajoute aux 4,4 millions € consommés en 2016, n’est pas forcément utile même si cela correspond aux préconisations conjointes du ministère de l’intérieur et de l’éducation nationale.

La région a aussi annoncé la mise en oeuvre d’un plan de sécurité éducative (c’est la poursuite des médiateurs devant les lycées) pour 2,6 millions €. Ces médiateurs seront des jeunes en contrat d’apprentissage pour préparer le diplôme de moniteur /éducateur. Pour l’heure leur déploiement concerne surtout l’académie d’Aix-Marseille, il faudra certainement obtenir dans les prochaines semaines la mise en place de ce dispositif pour certains des lycées de l’académie de Nice. Ce dispositif correspond davantage à notre vision éducative du traitement des difficultés devant les lycées contrairement aux demandes du SNPDEN-UNSA de recruter des vigiles à mettre à l’entrée de nos établissements.

Nous avons découvert à l’occasion de la présentation du budget la volonté de la région d’expérimenter le financement de cours de soutien de français dans une trentaine de lycée professionnel de la région avec l’accord des deux recteurs sans qu’aucun échange n’ait eu lieu sur ce sujet en amont avec la FSU ou le SNUEP. Cette expérimentation est pour le moins étrange au moment ou la réforme du collège supprime des heures de français !

Nous sommes aussi très dubitatifs sur l’affirmation de M. Battin, élu régional en charge des lycées, qui a assuré aux représentants FSU au CESER PACA, la sanctuarisation des crédits des Conventions de Vie Lycéenne et Apprenties. Là encore les échanges que nous avons avec les équipes sur le terrain contredisent ces engagements.

Enfin le SNES avec la FSU dénoncent la poursuite du système des bourses au mérite (2 millions €) pour les mentions TB du baccalauréat. Nous sommes convaincus, comme le demandent les syndicats de lycéens et d’étudiants, qu’il faut plutôt augmenter les bourses et financer un véritable statut de l’étudiant.