Ce texte se veut un essai de synthèse sur les tentatives multiples de « réforme de l’Etat » en France et leurs lignes de force. Il a été réalisé à partir de la bibliographie indiquée et de l’observation des faits que peut effectuer le syndicalisme.

Les « réformes » de l’Etat en France, quel devenir ?

Le texte se trouve en pièce jointe à cet article.

L’Etat social s’est construit essentiellement après 1945. Il est la résultante des mobilisations du mouvement ouvrier et d’un rapport de forces favorable à l’issue de la seconde guerre mondiale, bien plus que d’un « compromis social » comme on le répète trop communément. L’ Etat se met alors au service de la croissance et de l’intégration sociale vers plus de justice, d’égalité, de droits nouveaux pour les salariés .

Entré en crise dès les années 1970, il devient la cible privilégiée des politiques conservatrices néolibérales. Tout un arsenal idéologique est alors mis en œuvre, impulsé par des lobbies efficaces et les think tanks divers, produits des classes dirigeantes, puis porté par la chute du mur où beaucoup ont cru voir la fin de l’histoire. Dès lors, le paradigme néolibéral devient hégémonique, au sens de Gramsci. Ses leitmotive ont le mérite de la simplicité : moins d’Etat, baisse des dépenses publiques et des impôts pour stimuler l’économie, privatisations et libre concurrence .

Mais la crise systémique que nous vivons aujourd’hui inflige un cinglant démenti à la fable néolibérale.

Refonder l’Etat aujourd’hui relève de l’urgence, tout comme celle d’imposer des politiques économiques et budgétaires alternatives aux actuelles politiques d’austérité qui conduisent dans le mur.

Encore faut-il s’atteler à la tâche sans attendre.

S’il est probable que les aspects les plus radicaux, et notamment la RGPP, soient remis assez facilement en cause, comme l’ont déjà fait de nombreux rapports sur le sujet, il est moins certain que d’autres éléments qui posent problème (new public management, évaluation, usages d’indicateurs…) soient spontanément abandonnés, tant ils ont maintenant imprégné les rouages de l’Etat.

Il paraît donc plus que jamais nécessaire de dresser un bilan critique des transformations de l’Etat telles qu’elles ont été conduites.

Il faudra ensuite tracer les pistes d’évolution nécessaires pour un Etat démocratisé au cœur d’un nouveau contrat social : ce sera le rôle de la réflexion collective au sein de l’organisation syndicale.