La problématique du lieu de résidence en région PACA : espace subi, espace choisi et impact environnemental

Envisager la problématique du logement dans le cadre du SRADDT en région PACA, c’est d’abord constater une accentuation des écarts de richesse et de la ségrégation spatiale liée à l’habitat, bien loin du projet de solidarité que porte la FSU.

La pression immobilière sur le littoral entraine pour les citoyens des contraintes et particulièrement pour les agents de la fonction publique dont les traitements ne leur permettent pas d’accéder au logement facilement : lieu de résidence subi plus que choisi, résidence dans des superficies réduites , ségrégation socio-spatiale renforcée par le coût excessif de l’immobilier dans certains quartiers , éloignement des zones urbaines dans l’arrière-pays souvent mal desservi en transport collectifs ce qui entraine un usage intensif des véhicules tant en termes de déplacements pendulaires vers l’emploi que vers les services (enseignement, services de santé et commerces). L’ impact est donc négatif en termes de pollution et de charge financière pour l’usager qui serait mieux utilisée comme investissement socialisé d’amélioration des réseaux ou de l’habitat.

La région PACA est une région très inégalitaire, située juste après l’Ile de France en termes d’écart de revenus. C’est aussi une région fortement urbanisée puisque 92 % résident dans des aires urbaines. Le logement est révélateur de ces inégalités socio-spatiales à toutes les échelles :

  • Echelle régionale : la pression immobilière s’exerce sur le littoral, particulièrement dans les métropoles de Nice à Marseille en passant par Cannes, Fréjus-Saint Raphaël et Toulon ainsi que le long du Rhône, en Avignon par exemple. C’est là que l’on constate les fortes densités de population. La littoralisation et la métropolisation renforcent les contrastes et l’isolement de l’arrière –pays car 80 % de la population habitent les grandes villes de la région. http://www.regionpaca.fr/amenagement-du-territoire/habitat-logement/lhabitat-et-le-foncier.html
  • Echelle départementale : Les Bouches du Rhône, le Var , le Vaucluse et les Alpes maritimes (Aix-Marseille, conurbation azuréenne) sont donc marqués par l’étalement urbain et la péri-urbanisation, tandis que, les Alpes de haute Provence et les Hautes Alpes (mais aussi arrière-pays varois et haut pays niçois) connaissent encore un contraste entre zones d’influence de villes petites ou moyennes et zones rurales , les premières permettant l’accès aux services marchands et non marchands, les secondes fortement touchées par les effets néfastes de la RGPP et la MAP étant parfois de plus en plus isolées malgré une croissance démographique non négligeable tandis que les enclaves privées, fermées et sécurisées sont sur-représentées dans le Sud de la France.
  • Echelle locale : les quartiers des villes sont de plus en plus marqués par les différences de revenus et de CSP de leurs habitants. Certains quartiers sont évités malgré les programmes de rénovation urbaine car ils cumulent les difficultés. C’est le cas dans certains quartiers de la Seyne sur Mer, Carpentras, Nice, Marseille, pour ne citer que les derniers programmes de rénovation urbaine. On le retrouve dans la classification ZEP des établissements scolaires par exemple. Ne restent en ville que ceux qui ne peuvent pas quitter ces quartiers les plus défavorisés ou au contraire ceux qui ont les moyens de vivre dans les quartiers dynamiques, agréables et bien pourvus en service mais inabordables. La gentrification de ces quartiers a pour conséquence le renforcement des inégalités et le départ des classes moyennes qui souvent souhaitent accéder à la propriété. Les Bouches du Rhône sont le département où les demandes DALO (droit opposable au logement) sont les plus importantes et parmi les 100 quartiers les plus défavorisés de France, 23 sont marseillais

Dans cette optique le projet de l’acte III de la loi de décentralisation qui renforce le rôle des métropoles pourrait être particulièrement préjudiciable aux arrière pays alpins, varois et vauclusien ou aux quartiers en difficulté des villes : la métropolisation actuelle repose sur le principe de concurrence entre métropoles, entre territoires, entre quartiers, les investissements, y compris ceux consacrés au logement se concentreraient dans les zones « actives » métropolitaines au détriment de zones périphériques plus éloignées de l’innovation et considérées comme non compétitives. On est donc à l’opposé du projet alternatif de solidarités sociales et territoriales que porte la FSU qui seul peut permettre de réduire les inégalités

Pour plus de détails, reportez vous à la revue FSU PACA de Mai 2013

http://www.fsupaca.fr/spip.php?article240