Les choix politiques actuels en matière budgétaires et économiques conduisent droit dans le mur. Il sera impossible de sortir de la crise et de la spirale déflationniste qui menace avec les actuelles politiques de rigueur. Les salariés n’ont pas à payer une crise que d’autres ont provoqué. Les choix alternatifs existent : il faut tracer ensemble les chemins d’un autre avenir.

Les déficits et la crise sont les résultats des choix libéraux

Il ne paraît pas inutile de raconter l’histoire de la vaste tromperie à l’œuvre depuis les années 90. Les prémisses sont en place avec une construction européenne basée sur l’exclusivité du marché et le recul de l’Etat, les dogmes libéraux en matière monétaire et budgétaire, la non coopération économique entre Etats, et leurs corollaires, la guerre fiscale et la concurrence économique entre les pays de l’UE. Les résultats sont à la mesure de ces décisions : croissance « molle » avec une monnaie forte et une demande intérieure faible (en particulier en Allemagne avec les mesures d’austérité salariale et d’attaque contre la protection sociale), baisse des impôts et des cotisations partout grâce à la spirale infernale du dumping fiscal et social, ce qui diminue les recettes, une des causes majeures des déficits actuels.

La France s’illustre particulièrement dans ce domaine dès 2000. En 2005, le rapport Pébereau portant sur la dette publique donne l’essentiel des argumentations assénées depuis pour imposer la diminution de la « dépense publique ». Avec Sarkozy, les recettes fondent encore plus vite.

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Cette baisse organisée des ressources, que l’on passe sous silence, permet alors de justifier les mesures en cours contre le service public au nom des déficits publics. La même logique préside aux choix sur les retraites : diminution des pensions et refus d’augmenter les cotisations.

Austérité, déflation, déflagration comme seules perspectives ?

Campant sur leur dogme et se fixant comme objectif la réduction rapide des déficits publics, ce qui signifie s’attaquer à la protection sociale, aux salariés, aux chômeurs, aux services publics, les pays de la zone euro vont installer une déflation redoutable et durable en Europe.

Les mouvements sociaux ont pourtant réussi jusqu’à présent, malgré tout, à empêcher ou à freiner les dégradations en matière de service public. Précisément : nul doute que nos apprentis-sorciers voient dans la crise l’occasion rêvée de changer enfin la nature de la société et d’en finir enfin avec les avancées sociales de 1945. Au risque d’embraser le continent : paupérisation et xénophobie vont de pair, on peut se souvenir des années 30…

Reprendre la main, pour un autre avenir

La construction d’alternatives tant au niveau national qu’européen à des politiques qui nous conduisent droit dans le mur devient l’urgence de cette rentrée. C’est bien aussi la responsabilité du syndicalisme de disputer le terrain de l’expertise sur les questions économiques et sociales, qu’il s’agisse des services publics, de l’école ou des retraites : nul ne le fera à notre place.

Les matériaux existent pour contrer le lobbying dominant : faisons-les connaître.

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Nous ne sommes certes pas les experts invités sur les plateaux télé, mais nous avons la force du nombre.

Il est ainsi assez facile de démontrer, statistiques, sociologie et histoire à l’appui, que les investissements publics (et non les « dépenses ») en matière d’éducation et de santé, d’infrastructures sont une nécessité, qu’il faut relancer la consommation dans le cadre d’un développement soutenable de la planète pour donner un travail à tous – et donc accroître et non pas diminuer le pouvoir d’achat des salariés et des retraités, qu’il faut réduire les inégalités…

Prendre la main dans le débat public sur les questions sociales qui sont budgétaires et fiscales, financières et économiques : voilà l’enjeu de cette rentrée.