Outre que l’avenant au CPER 2015/2020 a été soumis à l’avis du CESER dans des délais extrêmement courts, rendant impossible une analyse approfondie des propositions, celui-ci comporte des orientations problématiques. Le transport routier est notamment privilégié aux dépens du ferroviaire et l’investissement dans la recherche se trouve à nouveau réduit.

La FSU et la CGT ont dénoncé cette situation lors de leur contribution à l’avis du CESER sur cet avenant (cf. texte ci-dessous).

Les groupes FSU et CGT déplorent les conditions dans lesquelles le CESER a du travailler pour émettre un avis. Les délais extrêmement courts pour l’étude de documents pas toujours fiabilisés sont difficilement compatibles avec un travail fin, d’analyse et de conseil.

Si nous pouvons nous féliciter, comme cela est repris dans l’avis, de l’augmentation des sommes contractualisées (+ 58 Millions d’€ pour chacun des contractants), nous sommes beaucoup plus interrogatifs sur l’utilisation qui en est faite.

En effet, nos deux groupes regrettent que l’enveloppe consacrée à la recherche diminue de 2,7 Millions d’euros alors que le CESER a mis en avant à de multiples reprises la nécessité d’investir plus fortement dans la recherche comme moteur du développement de notre région. Ce sont sept projets qui font les frais de cette diminution.

L’augmentation des moyens alloués à l’Enseignement Supérieur est une bonne nouvelle (+ 6,2 Millions d’euros) mais elle est totalement absorbée par un seul projet : la construction du nouvel Institut Méditerranée de la Ville et des Territoires (IMVT)(+ 8Millions d’euros).

D’autre part, nous ne pouvons que déplorer l’attitude frileuse de l’Etat sur la contractualisation pour améliorer les cités étudiantes existantes et en créer de nouvelles. Pourtant, si l’on veut que 60% d’une classe d’âge obtienne un diplôme de l’enseignement supérieur, il est indispensable de s’occuper activement du logement étudiant et de ne pas laisser le secteur marchand s’en saisir seul.

Sur le volet mobilité, l’augmentation des sommes contractualisées est aussi une bonne nouvelle (+35,22 Millions d’euros pour l’Etat, + 46,07 Millions d’euros pour la Région), mais la ventilation des sommes entre le routier et le ferroviaire marque une réorientation négative des priorités du CPER en matière de transport.

Le ferroviaire qui est une compétence de la Région, enregistre une baisse de la contractualisation de 215,47 Millions d’euros (-67% par rapport à l’avenant N°1) malgré l’augmentation de la part de l’Etat de 11,5 Millions d’euros. Des projets importants pour les territoires sont abandonnés ou fortement diminués : la réouverture de la ligne Aix/Etang de Berre, la régénération de la ligne Breil/Tende, la modernisation de la partie basse de la ligne des Chemins de Fer de Provence…

Dans le même temps, le volet routier – qui n’est pas une compétence de la Région – connaît une augmentation de 67% (+222,4 Millions d’euros) par rapport à l’avenant N°1. Sans nier l’utilité de certains projets d’aménagements routiers, nous considérons que leur financement ne doit pas se faire au détriment des infrastructures ferroviaires.

La CGT et la FSU condamnent cette réorientation de la politique régionale des transports qui, sous prétexte de répondre aux besoins immédiats, fait un trait sur une réponse à moyen et long terme aux besoins en infrastructures ferroviaires tant au service des populations que du développement équilibré et respectueux de l’environnement de nos territoires.

Ce recul sur les investissements, aujourd’hui, risque de remettre en cause l’attractivité de notre région demain. Il traduit un manque d’ambition certain pour PACA.

Enfin, il semble que toutes les collectivités soient revenues à la raison et acceptent de participer à cette contractualisation. On ne peut que se féliciter de l’abandon d’une attitude politicienne, pour certaines d’entre elles, qui ne pouvait que nuire à la population et aux territoires.