Cette contribution rappelle les grandes orientations de la position de la FSU PACA sur la carte des formations initiale et continue, l’apprentissage et le SPRO (Service public régional d’orientation).

La situation de l’emploi nécessite que tous les efforts soient faits pour améliorer le niveau de formation et de qualification des jeunes en formation initiale comme des actifs afin d’accroître leurs possibilités d’insertion professionnelle durable.

Les différentes voies de formation peuvent être mises à contribution pour atteindre ces objectifs, mais pour la FSU il importe de prendre en compte la situation et le profil des jeunes là où certains voudraient valoriser de manière quelque peu mécanique des solutions de formation uniques.

Ainsi concernant l’apprentissage, il faut admettre que celui-ci n’est pas une solution automatique à l’échec scolaire, en particulier pour des élèves jeunes. Nous constatons ainsi que le nombre de contrats infra bac n’augmente pas contrairement au supérieur. Par ailleurs, le taux de rupture de contrats avoisine les 30% d’après le CEREQ.

L’apprentissage n’assure pas non plus l’égalité d’accès aux formations.

Toutes choses égales par ailleurs, les jeunes bénéficiant en priorité de l’apprentissage sont :

- ceux qui bénéficient d’un réseau de relations (familiales…)

- les garçons d’origine européenne : les jeunes issus de l’immigration africaine ou orientale et les filles sont bien moins nombreux que dans les mêmes filières par la voie scolaire.

On peut poser l’hypothèse que ces derniers sont dans ce cas comme dans bien d’autres circonstances, victimes de préjugés dépréciatifs conscients ou inconscients.

Enfin le niveau de qualification à la sortie est fortement dépendant du niveau de compétences à l’entrée en formation. L’évolution du contenu des métiers va de paire avec un accroissement des connaissances et des compétences requises ; d’où l’importance du niveau de connaissances générales.

C’est pourquoi pour la FSU il est important de conserver des modalités d’accès à la qualification professionnelle diversifiées, tenant compte des caractéristiques des publics, de leur rapport aux études et de l’évolution possible de leurs projets.

Plusieurs textes législatifs et réglementaires encadrent désormais la mise en œuvre des objectifs d’amélioration de la formation professionnelle de tous, jeunes et salariés.

La loi relative à la formation, à l’emploi et à la démocratie sociale du 5 mars 2014 précisée par l’arrêté du 16 Juillet 2014 met en œuvre le compte personnel de formation pour les salariés et les demandeurs d’emploi, la validation des acquis de l’expérience et le développement de l’apprentissage.

De nouvelles dispositions relatives à la prise en charge des jeunes ayant abandonné leur cursus de formation permettent désormais de leur proposer un dispositif de retour en formation, s’ils le souhaitent ou d’étudier avec eux leur projet en vue de la préparation d’un diplôme ou d’une certification.

Ces différentes mesures reposent sur l’implication de plusieurs services de l’État et organismes dont la complémentarité et l’expertise spécifique est un garant de l’efficacité du système.

Cette complémentarité est mise en œuvre dans le cadre des conventions État-Région de coordination du SPRO, et de prise en charges des jeunes sortant du système de formation initiale sans un diplôme ou une certification professionnelle, dans le respect des champs de compétence, des missions et des rattachements administratifs et hiérarchiques des personnels.

Pour la FSU, il est donc très important de s’appuyer sur les compétences respectives des structures afin d’améliorer la qualité des réponses proposées aux usagers. C’est pourquoi la FSU soutient le schéma retenu par le législateur s’appuyant sur un service public de l’orientation tout au long de la vie structuré en deux branches. L’un concernant le public des élèves et des étudiants et l’autre concernant les actifs.

Le service public de l’orientation tout au long de la vie (SPOTLV) assuré conjointement par l’État et les régions garantit que toute personne puisse avoir accès à une information gratuite, complète et objective sur les métiers, les formations, les certifications, les débouchés et les niveaux de rémunération. Seul l’engagement conjoint des services de l’État et de la région permettra d’atteindre cet objectif.

L’État définit la politique d’orientation des élèves et des étudiants dans les établissements scolaires et les établissements d’enseignement supérieur avec l’appui des CIO. A ce titre, le service public d’orientation de l’Éducation Nationale assure l’information, le conseil et l’accompagnement des élèves et de leurs familles, ainsi que des étudiants.

Il permet aux élèves d’élaborer leurs projets scolaires et professionnels. Il contribue à leur réussite scolaire, à la lutte contre les effets des inégalités sociales, et à l’accès de tous à une qualification en vue de leur insertion professionnelle.

La région coordonne les actions des autres organismes participant au service public régional de l’orientation (SPRO) ainsi que la mise en place du conseil en évolution professionnelle. Elle assure un rôle d’information et met en place un réseau de centres de conseil sur la validation des acquis de l’expérience.

L’ambition du SPRO est double :

• Il doit, d’une part, permettre d’assurer une première information et un premier conseil en matière d’orientation pour le public des actifs en s’appuyant sur la complémentarité des structures contribuant au SPRO. Il s’agit par le maillage sur le territoire et la complémentarité des structures de permettre qu’aucun usager ne puisse être laissé su le bord du chemin dans sa demande d’information et de conseils.

• D’autre part, lorsque la demande de l’usager relève d’un conseil personnalisé, ou d’une structure assurant un accompagnement pour un public spécifique, le SPRO a aussi vocation à organiser le renvoi de l’usager vers l’organisme le plus compétent.

Enfin, la prise en charge des jeunes sortis du système de formation initiale sans un diplôme ou une certification professionnelles constitue l’autre enjeu majeur dans la mise en œuvre du SPRO.

Ces actions de prise en charge doivent désormais être coordonnées par la région en lien avec les autorités académiques dans le cadre des plates-formes d’appui et de suivi des décrocheurs.

Il s’agit de coordonner notamment les actions de l’Éducation Nationale (réseaux Foquale, Mission de lutte contre le décrochage scolaire), et de l’insertion professionnelle des jeunes (Mission Locale notamment).

Les conventions État/Région visent à définir les modalités de ces prises en charge : le niveau d’engagement des structures, la coordination des actions dans le respect des champs de compétence, des missions et des rattachements administratifs et hiérarchiques des différents personnels..

Pour la FSU, l’accroissement des responsabilités des différentes structures pour atteindre ces objectifs nécessite que des moyens conséquents notamment en personnels soient attribués tant pas l’État que par les responsables des organismes engagés pour permettre une réponse plus rapide aux usagers.

Le volume des formations dispensées doit également être suffisant pour permettre des formations de qualité et de meilleures chances d’obtention des diplômes et certifications pour les usagers.

Des voies de formation diversifiées couvrant des champs professionnels variés doivent être également offerts. On ne saurait en effet s’agissant de la carte des formations professionnelles initiales par exemple, tout miser sur des secteurs professionnels annoncés porteurs d’emploi. Les aléas de la prévision économique, l’accélération du rythme des innovations technologiques et la longueur des formations initiales (2 à 5 ans) incitent en effet à la plus grande prudence dans ce domaine.