Déclaration liminaire réunion des deux CAEN 28 février 2023

 

Nous ne pouvons débuter cette instance sans avoir une pensée émue et indignée face à ce qu’il convient d’appeler l’assassinat de notre collègue d’espagnol dans un lycée privé sous contrat de l’académie de Bordeaux il y a une semaine. Rien ne peut excuser un tel acte mais il est urgent de s’occuper de notre jeunesse qui ne va pas si bien que cela.

 

Nous allons étudier dans la réunion de ces deux instances la carte des formations professionnelles initiales, mais chacun sait ici que les décisions de la collectivité régionale influencent aussi la carte des formations de la voie générale, de la voie technologique et des formations post bac en lycée. A cet égard nous souhaitons attirer l’attention des membres sur des éléments factuels fournit par différents organismes ou ministères.

C’est tout d’abord sur le nombre de places déclarés dans Parcoursup concernant l’enseignement  supérieur privé et l’enseignement supérieur public. Au cours des cinq dernières années le nombre de places proposé dans l’enseignement privé n’a cessé de croître pour passer de 13,7% en 2018 à 24,1% en 2022 ! L’an dernier c’est plus du tiers des formations qui aura été proposées aux lycéennes et aux lycéens en recherche d’orientation. Dans une région comme la nôtre où le retard en terme de poursuite  d’études dans le supérieur est avéré, cette évolution est un frein supplémentaire pour nos jeunes.

C’est aussi sur une étude conjointe de la DARES Direction de l’Animation de la Recherche des Etudes et de la Statistique et de France stratégie concernant les métiers en 2030 et les perspectives de recrutement en région. Il n’est pas possible de résumer ou de synthétiser dans un propos liminaire un document de cette taille mais il doit pousser à approfondir nos réflexions sur les formations à mettre en place mais aussi sur les freins inhérents à l’exercice de certains métiers. L’équation ne peut pas se résumer métier en tension égale manque de place de formations. De nombreuses études ont montré et montrent encore que les conditions d’exercices d’un métier pèsent à la fois son attractivité pour l’exercer mais également sur sa demande pour s’y former.

 

Concernant les constructions de lycées la région joue la montre nous souhaitons durant cette séance d’avantage d’informations sur les différents volets constructions neuves et travaux de réhabilitation.

 

Avant de conclure, nous tenons à signaler que cette instance se tient dans un climat social particulier et à quelques jours d’une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites voulu par le président Macron. Ce mouvement social très long concerne le secteur public comme le secteur privé. Par dizaines de milliers dans notre région, les manifestantes et les manifestants ont exprimé leur colère et rappelé  qu’exercer leur métier jusqu’à 66 voire 67 ans ne sera tout simplement pas possible. La réponse de ce gouvernement face aux cortèges nombreux et fournis est ressentie comme une marque de profond mépris. La seule décision raisonnable c’est le retrait du projet de réforme, nous le redirons mardi 7 mars prochain en mettant le pays à l’arrêt.

 

Vous permettrez que l’on adresse publiquement quelques mots à Claude Garnier le Délégué de la Région Académique à la Formation Professionnelle Initiale et Continue  pour le remercier d’une part de son engagement dans le service public d’éducation et d’autre part pour avoir toujours maintenu le dialogue avec les représentants des personnels même dans des périodes compliquées et difficiles que certaines structures ont pu connaitre. Nous regrettons le départ d’un responsable qui a régulièrement montré son attachement au service public d’éducation et qui a su dans différentes instances montré la pertinence et l’intérêt de s’appuyer sur des formations assurées par le service public. Nous formons le vœu que sa remplaçante ou son remplaçant reste bien dans ce sillon.