Le baromètre Services Publics de l’institut Paul Delouvrier est régulièrement publié, tous les 6 mois, depuis Sept 2004. Cela en fait un outil remarquable, par sa méthodologie, son panel et sa régularité-continuité d’appréciation des attentes, satisfactions et réaction des français et des usagers (différence importante) vis à vis des Services Publics et des politiques de l’État. Leur régularité permet de suivre des évolutions ce qui est extrêmement rare.

Les français sont favorables aux services publics

Double mouvement d’opinion inverse à l’égard des 3 priorités historiques des Français, l’Emploi, d’une part et l’Education et la Santé publique d’autre part : le premier, perçu en progrès, est jugé moins important qu’autrefois, les seconds, sont jugés aussi importants sinon plus qu’autrefois.

L’Education se maintient à un très haut niveau de préoccupation et devient l’attente n°1 des Français devant la santé publique en progression continue depuis deux ans (+3 points en 1 an et +7 points en 2 ans). Soulignons que, contrairement à l’emploi, l’action de l’État dans ces deux domaines n’a guère convaincu :
Les Français ne sont que 47% à juger positivement l’action de l’État en ce qui concerne l’éducation nationale.
Réciproquement, la santé publique, même si elle demeure un domaine où l’action de l’État est majoritairement appréciée (59%) est en chute libre depuis ces dernières années (-7 points par rapport à 2007 et 2006 et -11 points par rapport à 2005) Les réformes entreprises ou annoncées dans ces secteurs, n’ont pas encore convaincu et semblent même laisser craindre un certain désinvestissement de l’État.

Mais les Français dans leur ensemble tranchent clairement à propos de la dernière mesure polémique sur le service minimum : ils soutiennent nettement la mesure, estimant à 59% que c’est une bonne chose car « cela permettra aux parents travaillant tous les deux de ne pas avoir à poser de congés pour faire garder leur enfant » alors que seulement 35% estiment que c’est une mauvaise chose « car c’est une manière de remettre en cause le droit de grève des enseignants ».

Bien que très attachés à leur État providence et à l’investissement de l’État dans les grands domaines d’action publique, les Français sont toujours plus favorables à « une baisse des impôts, quitte à réduire les prestations des services » (51%), plutôt qu’à « une hausse de ceux-ci quitte à les améliorer » (34%). Pour autant, l’adhésion à cette idée diminue depuis ces dernières années (55% en 2005 ; 54% en 2006 ; 51% à présent en 2008). L’important ici est l’évolution. Ne pas sous-estimer la double contradiction, notamment pour les couches « pauvres » (très nombreuses) : attente vis à vis des SP mais aussi baisse du pouvoir d’achat !

Dans l’Education, les attentes prioritaires sont assez stables, mais si l’attente n°1 d’un « retour aux fondamentaux » demeure bien jugée (68% de satisfaction) tels n’est pas le cas, ni de l’attente n°2 sur « l’orientation des élèves » (63% d’insatisfaction), ni de l’attente n°3 portant sur « la réduction des inégalités sociales » (65%d’insatisfaction).

Enfin,à la question : « En vous fondant sur votre propre expérience en tant qu’usager, pensez-vous que l’on pourrait, sans diminuer la qualité du service, réaliser des économies importantes concernant… »

L’éducation = seuls 32% répondent OUI en juin 08 contre 47% en déc 06 La Santé = seuls 36% répondent OUI en juin 08 contre 47% en déc 06

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