Le chômage explose. La France, l’Europe s’enfoncent dans la récession. L’urgence est de modifier radicalement les politiques actuelles d’austérité.

Augmentation du chômage, multiplication des plans sociaux
Comment inverser la tendance ?

Plus de trois millions de chômeurs. Les annonces de suppressions d’emplois ou de fermetures de site se succèdent à un rythme effréné. Après les 11 200 postes de PSA, les 7500 de Renault, Goodyear promet, sous forme de chantage, la fermeture de son site d’Amiens, 1173 emplois directs. Depuis 2009, plus de mille sites industriels ont été fermés.

Ce sont les grands groupes qui sont désormais frappés, mais derrière eux, combien de PME vont être emportées ? Combien d’activités de services réduites à néant ? Les actes de désespoir individuels se multiplient ; la France est au bord de l’explosion.

Bien sombres sont les perspectives. Selon l’INSEE, le taux de chômage pourrait atteindre 10,9% en juin 2013, l’un des niveaux les plus élevés jamais atteints dans notre pays depuis 1975.

Comment inverser le cours de ce cataclysme ?

La meilleure politique de l’emploi reste l’activité. Mais la France et l’Europe s’enfoncent dans la récession. En dessous du seuil de 1,5% de croissance, l’emploi diminue. Un point au-delà ou en-deçà augmente ou diminue de 250 000 le nombre d’emplois en un an. L’INSEE prévoit une croissance de 0,1% le premier semestre 2013 : la prévision de la loi de finances, revue à la baisse à 0,8% pour 2013, ne sera jamais atteinte. En 2013, la croissance française sera de 0,1%, selon la commission européenne.

Or, comme l’explique l’OFCE, les mesures prises, comme le contrat d’avenir, le contrat génération ou la baisse du coût du travail ne peuvent abaisser le seuil au mieux qu’à 1,3%. Ainsi, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) pourrait permettre de créer, cinq ans après sa mise en place, environ 150 000 emplois, faire baisser le taux de chômage de 0,6 point, et générer un gain de croissance de 0,1 point de PIB en 2018. Un bien piètre résultat au regard des graves enjeux sociaux actuels.

L’étude de l’OFCE, c’est ici.

Ce sont les politiques d’austérité qui asphyxient l’Europe

Même le FMI l’admet, et il suggère depuis des mois de tempérer les politiques de rigueur.

Relancer l’activité, c’est prendre le contre-pied des politiques d’austérité, qui, conjuguées au niveau européen, enfoncent nos pays dans la crise et nourrissent l’explosion du chômage. Dans le contexte actuel de récession économique, vouloir ramener le déficit budgétaire à 3% puis à l’équilibre en un temps record constitue une grave erreur. La crise est toujours devant nous : l’Euro s’apprécie et ce n’est pas une bonne nouvelle. Il va à nouveau jouer contre l’emploi, alors que le pouvoir d’achat diminué raréfie la demande.

L’urgence aujourd’hui est d’abandonner les politiques d’austérité en Europe.



Non seulement, les politiques européennes d’austérité fondées sur la diminution des dépenses publiques précipitent l’Europe dans la récession, aggravant la crise et le chômage, mais elles empêchent totalement d’atteindre les objectifs fixés de diminution des dettes publiques. Car la récession économique alimente mécaniquement les déficits budgétaires, loi bien connue de tous les économistes et historiens, mais que les politiques voudraient ignorer.

C’est en impulsant les mobilisations unitaires des salariés, du privé et du public, qu’il deviendra possible de faire reculer les politiques d’austérité qui tue l’emploi.

Josiane Dragoni