La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP)
La RGPP est un chantier de très grande ampleur. Son ambition est de reconfigurer le rôle de l’Etat et son organisation dans tous les domaines. Un des objectifs est de diminuer les dépenses publiques. Ainsi 160 000 postes de fonctionnaires d’Etat devraient disparaître d’ici 2012. Mais la RGPP ne se limite pas à la remise en cause du service public, de l’hôpital ou de l’école.
Les « dépenses publiques »
Les « dépenses publiques » au sens de l’OCDE ou de l’UE comprennent aussi les « dépenses » socialisées (santé, retraites). L’objectif réel est d’injecter dans les circuits financiers privés l’argent public (qui fait fonctionner les services publics) ou l’argent socialisé : retraite, sécurité sociale. Dans le domaine social, ce serait le chacun pour soi. Un filet de sécurité (assistance) pour les pauvres, pendant que les autres se paieront, s’ils le peuvent, des assurances privées et des retraites par capitalisation, un marché juteux pour les assurances et les banques.
La privatisation comme perspective…
Ce qui fonde aujourd’hui notre Etat démocratique et républicain à la française appuyé sur le concept de service public et de protection sociale socialisée volerait en éclat par la privatisation. Les moyens prévus sont divers : création d’agences, externalisation (pour s’occuper de nettoyage, de maintenance, de donner des cours ou du soutien…), nouvelles formes de délégation de service public (partenariat public-privé, cliniques privées investies de mission de service public).
…accompagnée de la fin de l’emploi statutaire
Mais pour réussir le passage en force d’un tel bond réactionnaire, il faut briser toutes les formes de solidarités existantes. C’est pourquoi le pouvoir veut aussi en finir avec le statut de la fonction publique. En effet, l’existence d’une fonction publique efficace, porteuse de l’intérêt général, facteur de démocratie et d’égalité représente un obstacle à une forme de mondialisation dominée par les seules forces du marché.