CESER
Plénière du 10 avril
La transition énergétique et écologique en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Intervention FSU- Josiane Dragoni
La transition énergétique et écologique est un sujet essentiel. Cette thématique englobe les aspects environnementaux, économiques, sociaux. Mais bien plus largement, la transition écologique, dont la transition énergétique est partie intégrante, doit ouvrir une nouvelle voie qui permettra de sortir de la grave crise que nous vivons, cette crise qui est certes financière, économique et sociale, mais aussi écologique.
La question posée est de trouver les bases d’un retour à la croissance, mais d’une croissance différente que celle que nous avons connue, qui associera la contrainte environnementale avec une activité économique favorisant le développement de l’emploi et la réduction des inégalités sociales. C’est un autre système productif qu’il faut réinventer, c’est un paradigme nouveau qui est à construire, dont les aspects sociaux ne sont pas les moins importants. C’est aussi certainement un autre mode de consommation, mais surement pas la décroissance
L’avis pointe la difficulté de l’exercice au niveau régional. En effet, en l’état, une collectivité territoriale n’a qu’un champ limité pour véritablement développer des politiques de transition écologique. En effet, seul un engagement déterminé de l’Etat, dont les collectivités territoriales font partie, peut y réussir. Il faut à la fois fixer un cap et prendre les mesures adaptées, notamment engager les mesures fiscales et une politique d’investissements dans ces domaines.
C’est donc un choix politique fort qu’il faut effectuer, tant au niveau national qu’européen. Un large débat démocratique s’impose. Un tel choix suppose aussi d’en finir avec les politiques d’austérité qui tuent toute possibilité de sortie de crise. Cf le secrétaire d’Etat américain et son discours à Bruxelles, à Francfort et à Berlin qui appelle l’Europe à changer de cap.
Encore faudrait-il ensuite que la loi de décentralisation, dont le projet est aujourd’hui en conseil des ministres, rationalise l’action publique locale et la rende plus efficace. Ce qui est loin d’être le cas en l’état. Concernant notre sujet, l’économie, énergie, enseignement supérieur, soit 3 domaines où les compétences des métropoles (13 nous dit-on, plus les 3 spécifiques, Paris, Lyon et Marseille) disposeront de ces compétences, tout comme les Régions.
La FSU souhaite insister sur quelques axes structurants concernant cette transition.
L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas : la rénovation thermique des logements et les transports collectifs, ou le ferroviaire et le fluvial au lieu de la route, sont donc des objectifs essentiels ; tout comme revoir l’ensemble de notre politique de la ville, cesser de séparer les zones d’emploi et de services des zones d’habitation, limiter l’étalement urbain…
Combler notre retard en énergie nouvelle, organiser des circuits courts pour l’agriculture, ou concevoir un plan ambitieux d’isolation thermique des bâtiments en utilisant des matériaux naturels produits localement en PACA, développer recherche et innovation, formation et qualifications de la population… sont autant d’autres pistes.
Enfin, il faut mettre au centre de ces politiques les aspects sociaux, et ne jamais oublier que les premières victimes de la précarité énergétique sont les classes populaires. L’écologie ne doit pas demeurer un privilège.
La FSU votera l’avis.