La loi  dites « liberté de choisir son avenir professionnel » libéralise d’avantage le marché de la formation professionnelle sans réellement apporter de droits, de sécurité ni de liberté supplémentaire aux salarié-es. Elle propose des transformations majeures et profondes dangereuses pour les jeunes, les salariées et les demandeurs d’emploi. Elle contient des attaques violentes contre le service public d’éducation et contre ses personnels, contre l’orientation et la formation professionnelle.

Risque d’une baisse de qualité de l’offre de formation professionnelle

S’agissant de la formation professionnelle, la monétisation du CPF (Compte Personnel de Formation) n’améliorera pas son fonctionnement. Au contraire, elle renforcera les inégalités par l’individualisation des droits.  En la marchandisant encore un peu plus, le risque est grand d’une baisse de qualité de l’offre de formation professionnelle. La réforme se faisant à moyens constants, le financement des formations risque d’être insuffisant et de mettre à contribution les salariés

Concurrence exacerbée entre les systèmes de formation professionnelle initiale 

S ‘agissant de l’apprentissage, la FSU estime les modifications envisagées dangereuses pour les jeunes et pour l’ensemble de la formation professionnelle initiale (scolaire et apprentissage). La concurrence entre les systèmes de formation professionnelle initiale serait exacerbée au détriment de leur qualité et de l’accueil des jeunes. Elle risque de faire disparaître des territoires les plus fragiles, les centres et l’offre de formation actuellement en place grâce aux politiques publiques.

L’apprentissage n’est pas la solution

Le gouvernement décide de fragiliser les droits des apprenti-es en détériorant leurs conditions de travail et en facilitant les  ruptures de contrat. C’est un très mauvais choix qui aura des effets négatifs à terme sur l’accès à la formation professionnelle.

La relance de la préparation à l’apprentissage ou les mesures permettant aux CFA de garder les jeunes après une rupture de contrat, vont alimenter les sorties prématurées de l’école et augmenter le nombre déjà très élevé de jeunes sans qualification et sans emploi.

L’ensemble de ces mesures risquent de multiplier les effets d’aubaine pour les entreprises qui préféreront « embaucher » des apprentis plutôt des jeunes salariés déjà formés.

La FSU porte l’ambition d’une scolarité portée à 18 ans pour tous les jeunes. Pour cela la formation professionnelle initiale scolaire garantie la formation de l’ensemble des jeunes à un métier sans discrimination de sexe , de genre ou d’origine dans le cadre du service public d’éducation.

Les diplômes doivent rester de la compétence des ministères concernés

Enfin concernant la certification professionnelle et le contrôle de la qualité de la formation, la FSU est très inquiète quant aux orientations prises par le texte. Les diplômes doivent rester de la compétence des ministères concernés qui doivent rester maîtres d’ouvrage. Les CPC ministérielles ne doivent donc pas être mises sous tutelle de « France compétence ».

Pour la FSU, la formation professionnelle doit permettre à tous les jeunes qui sont aujourd’hui sans qualification non pas d’acquérir quelques compétences mais d’accéder à un diplôme ou un titre professionnel leur permettant une insertions professionnelle durable, il devrait en être de même pour les adultes les moins qualifiés ou éloignés de l’emploi à travers le déploiement d’un grand service public de la formation professionnelle.