Lors d’une réunion conjointe des deux CTA des académies d’Aix et de Nice au lycée du Val d’Argents au Muy, nous avons appris la création officielle de plusieurs services régionaux et de services inter-académiques .
La FSU s’est abstenue rappelant qu’elle n’avait pas demandé cette réforme territoriale de l’éducation nationale.
Vous trouverez ci-dessous la déclaration de la FSU.
Déclaration liminaire FSU réunion conjointe des CTA d’Aix et de Nice
La FSU participe depuis le 5 décembre dernier à un mouvement social inédit contre la réforme des retraites. Bien qu’il se heurte à l’intransigeance du gouvernement sur le fond de sa réforme, c’est un mouvement qui a le soutien de l’opinion et dans lequel les questions de droits sociaux, de répartition des richesses, de nature du travail et de place de la retraite sont posées. La FSU condamne avec force le recours à l’article 49-3 de la constitution par le gouvernement qui montre ainsi au grand jour son autisme fasse au refus de la majorité des citoyens de ce nouveau contrat social.
Notre employeur s’est moqué de nous et c’est très grave. Le Conseil d’État a rendu public son avis sur le projet de création d’un régime universel de retraite et confirme ce que la FSU dénonce depuis la publication du rapport Delevoye : les enseignants et les chercheurs sont parmi les grands perdants de la réforme. L’engagement du gouvernement, relayer à tout va dans les médias par un ministre de l’éducation nationale discrédité, de les revaloriser par le biais d’une loi de programmation est battu en brèche : le Conseil d’État déclare au sujet de cette prétendue “garantie” qu’elle est condamnée à disparaître du texte car « ces dispositions constituent une injonction au gouvernement de déposer un projet de loi et sont ainsi contraires à la Constitution ». Pour la FSU, le retrait de cette loi s’impose.
La FSU demande depuis le début de ce conflit que des discussions sur la revalorisation concernent tous les agents de la Fonction publique et que ces discussions soient déconnectées de la question des retraites.
Dans de nombreux lycées, les nouvelles épreuves du baccalauréat suscitent des mobilisations importantes, pour contester tant la forme tant l’impréparation est grande que le fond. Les personnels comme les lycéens s’opposent à la mise en œuvre d’un baccalauréat local.
Le ministre semble prendre enfin en compte le sens des actions en cours, après avoir eu comme seule réponse l’autoritarisme qui n’a consisté trop souvent qu’à menacer élèves et personnels, voire à les sanctionner.
Le ministre et ce gouvernement seraient bien inspirés d’entendre également la souffrance des personnels dans le premier comme dans le second degré, les critiques de ses réformes dans la voie professionnelle et générale et la lutte des universitaires qui dénoncent la casse de cet outil de formation au profit de structures privées.
La FSU réaffirme que les luttes sociales et démocratiques, pour les droits politiques, économiques et sociaux universels sont un levier essentiel du maintien de la paix, face au néolibéralisme à l’œuvre dans de nombreux pays, aux nationalismes, à la montée des idées d’extrême droite, aux replis identitaires et religieux de toutes natures.
Les différentes réorganisations en cours : OTE (organisation territoriale de l’Etat), secrétariats généraux communs dans les départements, et les projets (projet de loi 3D « décentralisation, différenciation, déconcentration ») présentées par le gouvernement comme réponses aux spécificités « locales » sont de fait surdéterminées par la volonté politique de réduire la dépense publique. Même si pour le moment la mise en œuvre des 13 nouvelles régions coûtent plus chers comme l’a pointé un rapport de la cour des comptes ainsi que celle des nouvelles régions académiques comme le montre l’organigramme de notre région académique.
La contractualisation budgétaire entre État et collectivités, la mise sous tutelle des préfets d’administrations déconcentrées, le droit à l’expérimentation (notons au passage que le président Muselier souhaite que l’Etat lui confie la compétence culture) et l’élargissement des possibilités de dérogation, sont autant de coins enfoncés dans la prise en compte de l’intérêt général et accentuent encore davantage les inégalités territoriales.
Dans notre région académique, vous nous avez assuré depuis le début de cette « aventure » qu’il y aurait un équilibre territorial entre le site aixois et niçois et les documents de ce jour montrent si on peut encore parler « d’équilibre » que le fléau de la balance penche très fortement à l’ouest avec 6 implantations sur 7 des directions régionales sur le site d’Aix.
Au-delà de la complexité apparente actuelle de cette nouvelle organisation, on ne peut s’empêcher sans être un esprit chagrin de voir la préfiguration d’une régionalisation de l’éducation nationale qui se fera d’autant plus facilement si un des sites est affaibli. Au moment où notre ministère refuse tout contrôle des élus des personnels dans les opérations de mobilité et de gestion des carrières, le verrou RH, qui pour le moment permet de maintenir les deux sites, ne demande qu’à sauter.
Nous tenons à vous rappeler solennellement ici que la FSU n’a pas réclamé cette nouvelle structure et que nous sommes opposés à la fusion des académies. On peut même s’étonner de voir notre ministère poursuivre une régionalisation de l’éducation qui avait pour prétexte le rôle des Régions administratives au moment où les régions sont dessaisies de la compétence apprentissage et peut être à terme de celle de la formation. A moins que l’objectif soit bien à terme la régionalisation de l’éducation nationale et la mise en œuvre d’un plan social concernant les personnels.