Déclaration FSU-CGT-Solidaires, en séance plénière du CESER le 24 juin 2019.
Des recettes en hausse et des dépenses en nette baisse pour la formation, les transports, la Culture, l’Enseignement supérieur et la Recherche. Cherchez l’erreur !
Le mouvement social qui a traversé le pays ces derniers mois devrait conduire les élus de la Nation à s’interroger sur les causes de la colère populaire qui s’exprime sous de multiples formes. Parmi les préoccupations avancées, le consentement à l’impôt, la réponse aux besoins des plus démunis, le traitement équitable de tous les territoires, la place des services publics, sont prégnantes.
Comment y répondre ? En conduisant des politiques qui placent en leur cœur des questions aussi essentielles que des transports de qualité, une formation pour tous, la construction de logement de qualité, le développement des territoires, le développement de services publics de qualité.
Force est de constater qu’en Région PACA, nous sommes loin du compte ! Alors que les recettes en 2018 ont progressé de plus de 130 millions d’euros, les dépenses reculent de près de 47 millions d’euros !
L’exécutif régional fait le choix d’orienter les recettes supplémentaires, non pas vers la réponse aux besoins des populations mais vers l’épargne ! Est-ce responsable ? La réalité sociale de PACA est suffisamment connue pour considérer que ce choix dogmatique relève de l’irresponsabilité politique la plus totale.
Alors que chacun s’accorde à considérer la formation comme un élément central pour les jeunes, les salariés, les privés d’emplois et les entreprises, le budget Formation Professionnelle recule de 15,5%. Alors que les usagers n’en peuvent plus des conditions de transport en PACA, le budget d’exploitation des TER recule de 11,1%. Alors que notre Région se veut attractive et « d’excellence », le budget Enseignement Supérieur Recherche recule de 4,3%. En matière culturelle, ce sont la création, la production et la diffusion culturelle qui perdent 25% de budget ! Dans le domaine sportif, c’est le soutien au mouvement sportif et à d’équipement des clubs qui recul de 3 millions d ‘euros…
Par contre, l’épargne brute augmente de près de 78 millions d’euros.
Le budget supplémentaire 2019, même s’il tient les engagements annoncés lors du budget primitif concernant les manuels scolaires, prend malheureusement le même chemin.
Le CESER doit poser la question des conséquences de tels choix sur les populations et les territoires. La mise en place d’une évaluation de ces politiques et de leurs conséquences est nécessaire.
Quel effet sur l’emploi de la politique de soutien sans contrepartie aux entreprises ? Quel effet sur le service rendu de réduction des moyens pour le TER pour la Formation Professionnelle ? Quelles conséquences pour les associations, forces vives de nos territoires, a le désengagement de la Région ? etc…
Le CESER, plutôt que de se féliciter de cette volonté de réduire à tout prix le niveau d’endettement, devrait s’interroger sur l’utilisation de la dette, de l’argent emprunté et, là aussi, conduire une activité d’évaluation. Il est urgent que le CESER essaye d’analyser les effets à court terme et à long terme d’une baisse notable des investissements de la Région sur les différents territoires et sur la société dans son ensemble.
Le CESER a décidé de faire du « Bien vivre en Région » le fil rouge de cette mandature. Nous considérons que les choix de la Région vont à l’encontre de l’objectif du bien vivre pour tous qui pourtant, devrait être au centre des politiques publiques.
Malgré les échanges intéressants dans les différentes commissions, les avis du CESER sur le compte administratif comme sur le Budget Supplémentaire restent trop factuels et ne pointent pas suffisamment ces questions de fonds. C’est pourquoi les groupes CGT, FSU et Solidaires s’abstiendront.