Voici un défi qui s’inscrit naturellement dans la démarche d’élaboration du SRADDT. Celui-ci devra nécessairement s’articuler avec les démarches de préservation de biodiversité pour relever ce défi.
Dans le préambule de la Convention sur la diversité biologique ou Convention de Rio de 1992, on pouvait lire que « La diversité biologique étant significativement réduite par certaines activités humaines, malgré le manque général d’information et de savoir sur cette biodiversité, il est vital d’anticiper, de prévenir et de combattre à la source les causes de toute réduction ou de perte de diversité biologique. ». Depuis beaucoup d’initiatives, plus ou moins fructueuses, ont vu le jour, tant dans du point de vue que de la connaissance de la biodiversité que de la gestion des milieux naturels, du niveau européen au niveau local (avec l’effet marqué du « mille-feuille » administratif français).
Dernière structure mise en place suite à la loi Grenelle II, par l’État et la Région (désormais échelle de référence pour les mesures à mettre en place), le Comité Régional Biodiversité (dénomination régionale du Comité « Trame Verte et Bleue ») est chargé du suivi de l’élaboration du Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE, qui devrait être finalisé en 2014), la FSU est membre de ce comité au titre du collège des Représentants d’organismes socioprofessionnels et d’usagers de la nature.
Quel diagnostic en PACA ?
La Région PACA occupe une place particulière en France du point de vue de la biodiversité : c’est un point chaud de biodiversité avec une proportion importante d’espèces endémiques. Mais cette biodiversité est menacée, la Région est marquée par une artificialisation des terres (7,6% en PACA, en progression de 0,2% sur la période de 2006-2010) avec une pression de l’urbanisation très importante sur l’arrière-pays : c’est cette périurbanisation qui est la plus inquiétante. Les territoires terrestres de PACA disposent d’une protection importante (6,4% sous protection réglementaire type Parc National, Réserve Naturelle, APB, Réserve biologique… et 49% disposant de préservation contractuelle ou foncière : sites Natura 2000, Parc Naturel Régionaux, Conservatoire du littoral…) mais la périurbanisation menace surtout des « taches blanches » cartographiques : des zones de biodiversité importante, mais courante, donc ne disposant pas des dispositions de préservation.
Les objectifs du SRCE
Le SRCE (et sa cartographie au 100 000e associée) est présenté comme un outil à opposer aux élus et aux aménageurs avec pour but d’équilibrer l’activité humaine et le maintien de la biodiversité. La « prise en compte » est le niveau d’opposabilité du SRCE : il s’agira donc essentiellement de recommandations (dont on peut s’interroger sur la « prise en compte » réelle compte tenu des pressions des acteurs économiques) pour l’élaboration du cadre réglementaire, ex : Schéma de Cohérence Territorial (SCOT), Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) au niveau local ou intercommunal. Exemple de cette prise en compte pour MPM : http://www.marseille-provence.com/assets/plugins/tinymce/jscripts/tiny_mce/plugins/filemanager/files/telechargement/urbanisme/SCOT-mpm-cahier-6.pdf
Notre analyse :
Le SRCE sera un réel outil au service de la préservation de la biodiversité :
- S’il est intégré complètement au SRADDT et ne passe pas au second plan derrière les pressions exercées par les acteurs économiques de la périurbanisation.
- S’il prend en compte la totalité des réservoirs de biodiversité et leurs corridors associés en ne négligeant pas les zones de biodiversité commune, qui sont un enjeu tout aussi important pour l’avenir que les espèces rares. La prise en compte des milieux ouverts, agricoles notamment, comme corridors est aussi un enjeu : rappelons que la surface agricole productive a diminué de 20% en PACA de 1970 à 2000, sous l’effet notamment de la périurbanisation, or ces milieux ouverts sont d’une importance considérable, notamment pour la faune avicole.
Nous souhaitons que la préservation de biodiversité soit intégrée dans une politique d’utilisation des terres, du logement et des transports privilégiant des circuits courts pour les hommes comme pour les marchandises : ainsi le patrimoine naturel ne saurait être une contrainte pour l’aménagement du territoire (comme on peut le lire dans la synthèse INSEE ETUDES PACA de Septembre 2012) mais un réel instrument pour le développement durable du territoire régional.