L’emploi des jeunes en région Provence-Alpes- Côte d’Azur
Intervention FSU – Josiane Dragoni
Conséquence de la crise, le chômage des jeunes s’est envolé : en Europe, en
France, dans notre région. Mais il existe aussi un chômage structurel des jeunes, lié avant tout au fonctionnement du marché du travail. C’est un problème majeur et dramatique : je choisirai de développer cette problématique, trop peu présente dans
l’avis.
En France, la norme d’insertion est devenue depuis les années 80 l’enchaînement de stages et de contrats courts et précaires. La dualisation du marché de l’emploi a fait des jeunes une variable d’ajustement : accédant rarement au CDI, ils supportent de façon disproportionnée la flexibilité du marché du travail ; ils sont ainsi les premières victimes du chômage en période de crise.
Pourtant, globalement, les jeunes sont bien mieux formés, diplômés et qualifiés qu’il y a 20 ou 30 ans. Mais l’augmentation de l’emploi qualifié (et correctement payé) sur
le marché du travail est loin d’avoir été aussi importante que le nombre de diplômés. Aussi les jeunes particulièrement sont-ils trop souvent employés sur des postes où leurs qualifications ne sont pas reconnues.
Ainsi, d’une génération à l’autre, les mêmes catégories d’emplois, des ouvriers aux cadres, sont pourvues à des diplômes plus élevés.
Cette tendance amène à une concurrence entre les jeunes actifs, au détriment des non-diplômés dont l’accès aux emplois peu ou pas qualifiés est de plus en plus difficile.
C’est ce qui rend d’autant plus insupportable les situations d’échec au sein du système de formation initiale. On peut le quantifier autour de 8% aujourd’hui ; c’était 30% dans les années 70. Rappelons que ces « décrocheurs », on les trouve aussi bien à la sortie du collège ou du lycée, que dans les ruptures de contrats d’apprentissage (25% environ).
La France peut trouver dans sa jeunesse une source de richesse, de qualification, de croissance à même de lui redonner confiance. Aujourd’hui, il est temps de penser en synergie :
un nouveau système social, fondé sur de nouvelles solidarités et la sécurité sociale professionnelle pour tous les salariés
un nouveau système productif, celui de la nécessaire transition écologique, permettant le plein emploi
un nouveau système scolaire, celui de la démocratisation qui fasse reculer les inégalités actuelles.
Sur de telles bases, on pourra sans nul doute mieux assurer un dialogue constructif et efficace entre le monde de la formation et celui de la production.
La FSU votera l’avis, pour faire avancer l’emploi des jeunes, même si elle ne partage pas complètement certains points de l’avis, qui mériteront d’être retravaillés.