Interventions de la FSU PACA au double Conseil Académique Education Nationale (CAEN) – Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (CCREFP) du 19 mai 2014.
Carte des formations, veiller à l’équilibre
La FSU partage les objectifs affichés par les deux académies et la Région : améliorer l’accès à une première qualification et élever le niveau global des qualifications. Inscrits au CPRDFP (Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles), la FSU milite pour qu’ils soient poursuivis avec la même détermination, la carte des formations est un outil pour y parvenir.
La logique sous-tendant cette carte ne doit pas, en revanche, viser à la simple « employabilité » des publics formés, dans un adéquationisme étroit et court-termiste au marché de l’emploi local et même régional. L’éducation, la formation, y compris professionnelle, doivent avoir une visée avant tout émancipatrice. Il est donc essentiel que la carte des formations soit équilibrée.
Equilibre des parcours de formation : ils doivent être complets du niveau V au niveau I, notamment dans les spécialités industrielles. Il faut, par ailleurs, dans ce cadre, développer les filières de formation aux « emplois verts » dans une perspective de développement de l’économie productive de la Région, inscrite dans une indispensable transition écologique et énergétique de notre territoire.
Equilibre géographique : la formation professionnelle doit être un service public de proximité et certains espaces doivent retenir toute notre attention. C’est le cas notamment pour la partie Ouest de l’académie d’Aix-Marseille (ouest de l’Etang de Berre et le Vaucluse) et certains quartiers de Marseille. C’est notamment ce qui justifie notre opposition aux fermetures de BTS IRIS de Martigues et Salon-de-Provence ainsi que la formation technologique pré-bac au LP de l’Estaque.
Equilibre également entre apprentissage et formation initiale sous statut scolaire. L’apprentissage doit rester une voie de formation minoritaire car il est loin d’être une solution miracle (cf. article sur l’apprentissage).
L’apprentissage, loin d’une solution miracle.
Il offre effectivement une modalité de formation parmi d’autres qui peut être voie d’accès à la qualification et à l’emploi. Mais il ne peut faire de miracles.
Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail et, lorsque la situation économique se dégrade, les possibilités pour un jeune de décrocher un contrat d’apprentissage se réduisent. Quand les entreprises n’embauchent pas ou peu, elles ne s’engagent pas non plus dans de nouveaux contrats d’apprentissage… (cf. baisse de 8 % du nombre de contrats signés en 2013 en PACA).
De plus, la FSU attire l’attention de tous sur un fait indéniable et particulièrement problématique. Les jeunes à la recherche d’un contrat d’apprentissage se heurtent aux mêmes discriminations à l’embauche que tous les demandeurs d’emploi : femmes/hommes, jeunes issus des quartiers défavorisés ou en situation de handicap.
La FSU appelle donc à la prudence. Les politiques volontaristes de développement de l’apprentissage ne doivent pas rompre l’équilibre actuel car seule la formation sous statut scolaire assure la permanence d’une offre de formation de qualité pour toutes et tous.
Magali BAILLEUL – membre CCREFP et CAEN Aix-Marseille