La France, marquée par l’intervention populaire tout au long de son histoire, a progressivement construit un Etat républicain et démocratique, fondé sur une fonction publique de carrière porteuse d’intérêt général. On entend aujourd’hui importer d’autres « modèles » : une fonction publique d’emploi soumise aux pouvoirs locaux, une très forte réduction du périmètre et des missions de l’Etat, une drastique diminution des dépenses publiques au profit du marché. Les missions, aujourd’hui assurées par le service public, qu’il s’agisse de l’éducation, de la formation, de l’emploi, ou encore de la santé seraient inéluctablement demain privatisées pour tout ou partie, si de tels projets aboutissaient.
Le Président de la République n’a pourtant aucun mandat pour accomplir une pareille « révolution culturelle » : son objectif, en finir avec le statut du fonctionnaire et ses « carcans » a été clairement affiché pour la première fois après les élections, dans son discours de Nantes.
Les inégalités sociales qui résulteraient de tels choix politiques seraient non seulement profondément injustes mais elles conduiraient aussi notre pays au bord du gouffre. Un Etat minimum laissant le champ libre à la seule régulation par le marché est une illusion, comme le démontre à l’envie l’actuelle crise financière.
Débattre de toutes ces questions, explorer les pistes pour construire un Etat plus démocratique, plus citoyen, s’appuyant sur une fonction publique de carrière qui se transforme, plus efficace parce que qualifiée et indépendante, sera notre fil directeur.