Les biens publics sont des biens indivisibles et ouverts à tous : l’Etat doit assurer la réalisation des activités correspondantes en priorité par des services publics
APPEL
SE MOBILISER
POUR UNE GESTION DEMOCRATIQUE D’UNE FONCTION PUBLIQUE CITOYENNE
Les biens publics sont des biens indivisibles et ouverts à tous : l’Etat doit assurer la réalisation des activités correspondantes en priorité par des services publics.
En France, dans l’éducation comme la santé, secteurs qui conditionnent l’avenir de notre société, l’accès aux biens publics fondamentaux est assuré par le service public de l’Etat ( les collectivités en étant des rouages), et des activités privées.
Dans les deux cas, il s’agit d’organisations essentielles à la collectivité, utilisatrices d’un grand nombre d’agents, concernant la quasi totalité de la population, mobilisant des ressources financières considérables.
Cette réalité historique nous amène tout naturellement à la distinction entre société politique et société civile et, par conséquent, à l’intrication absolue de l’Etat et de la fonction publique.
Toucher à l’une, c’est toucher à l’autre, à sa nature, à ses missions, à sa légitimité.
La gestion de la fonction publique est donc l’expression de la nature démocratique de celle de l’Etat.
Les annonces du Président de la République le 18 septembre et les rapports Silicani ou Pochard sont les prémices d’une volonté politique de bouleversement complet pour les fonctionnaires, quant au respect de leur qualification, de leur reconnaissance d’agent public au service de l’intérêt général, de leurs garanties d’indépendance dans la loyauté et la continuité de l’Etat, d’un paritarisme effectif dans les modalités de suivi du déroulement de leur carrière. Il n’est pas jusqu’au rappel de la distinction du grade et de l’emploi qui ne puisse être tourné en facteur de précarité, par l’apparition de la notion de « familles de métiers », le recrutement de CDD et la modification des clauses de licenciement.
Une telle transformation n’a rien de démocratique : elle se met en œuvre sans débat public, sans que soient posées la question des missions du service public et celle des besoins des usagers et des citoyens sur l’ensemble du territoire.
Une fonction publique et un service public de progrès social au service de la population ne peuvent se passer d’un débat démocratique sur la réforme de l’Etat associant citoyens et agents.
Elle vise à modeler les conditions d’emploi des fonctionnaires sur celles des salariés relevant du Code du travail, lui-même dégradé.
Elle contribue à refuser à faire des lieux de travail salarié des espaces de pleine citoyenneté.
L’unité organique du monde économique et de l’Etat ne passe pas par sa privatisation, mais par l’amélioration du service public :
par le recours systématique à un emploi public statutaire et qualifié (garantie de l’équité des services sur l’ensemble du territoire),
par une amélioration du statut de fonctionnaire (garantie de neutralité, d’impartialité et d’indépendance des agents),
par le développement d’une mobilité choisie et non subie.