La commission AIO du 14 octobre a comme ordre du jour le projet de labellisation de la Cité des métiers. Les membres de cette commission ont eu communication de ce projet. Il n’est pas plus acceptable que les précédents.

Revenons rapidement sur ce dossier.

Le processus du mois de juin


Le processus juin-septembre

Le 3e dossier

Voir le dernier dossier déposé par la Cité des métiers en pièce jointe.

A l’issue de la réunion AIO du 16 septembre, il est très clair pour tous que la Cité des métiers ne peut être labellisée que pour ce qu’elle est : un toit et un lieu, rue des Consuls, où ses partenaires (EN, Missions locales, Pôle emploi…) mettent à disposition des personnels. Rappelons qu’elle fonctionne comme une Cité des métiers, selon un statut associatif de droit privé.

La Cité des métiers ne peut être labellisée que comme un « organisme », et en aucun cas comme « un groupement d’organismes », comme demandé dans le dernier dossier déposé, en page 3.

En effet, le décret (2011-487 du 4 mai 2011) précise que le groupement d’organismes est constitué  » d’organismes liés par convention et qui délivre l’information et le conseil (…) dans plusieurs sites géographiques susceptibles de justifier pour chacun d’eux des conditions d’attribution du label ».

A l’évidence pour qui sait lire, labelliser le site unique rue des Consuls ne correspond nullement à un groupement d’organismes.

De même, le paragraphe suivant, page13, après le titre « la composition de ce SPO », est parfaitement hors sujet :

« Dans cette première phase, ce réseau se fédère au 4 rue des Consuls dans le lieu unique marseillais de la Cité des Métiers de Marseille et de PACA.

Il est composé des structures suivantes :

- AFIJ

- AFPA

- EMERGENCES (PLIE MPM CENTRE)

- LE CIDFF

- LA CITE DES METIERS DE MARSEILLE ET DE PACA

- LES CIO – Rectorat d’Aix-Marseille

- LE CNAM

- LE FONGECIF PACA

- METIERAMA

- LA MISSION LOCALE DE MARSEILLE

- LE POLE EMPLOI »

Il ne s’agit pas d’un réseau, mais d’un toit unique où, par exemple, le rectorat d’Aix met à disposition (et non un détachement comme indiqué en page 8) un emploi. Les CIO de Marseille ne sont pas concernés par cette mise à disposition. Donc la cité des métiers n’est pas composée des  » structures  » listées ci-dessus, et donc par exemple de la mission locale de Marseille, ou des six CIO de Marseille ! Il y a entre la Cité des métiers et ces structures des conventions bilatérales et anciennes qui sont reconduites.

Pourquoi un tel acharnement ?

Certains rêvent apparemment toujours, à la faveur de la mise en place du « service public d’orientation », d’annexer et à tout le moins, de contrôler et diriger les services publics existants, celui de l’Education nationale, celui de l’emploi, les Missions Locales, les Centres d’Information Jeunesse, qui ont comme caractéristique de couvrir tout le territoire régional.

Preuve en est que dans ce 3e dossier, la Cité des métiers revient sur la notion de « première phase », le réseau marseillais, puis en p14, souhaite une seconde phase, où elle se pose comme tête de réseau régional (« la Cité des Métiers de Marseille et de PACA« )

Mais cela est tout simplement impossible à réaliser. Répétons une fois encore qu’on ne crée pas par oukaze ni un métier unique ni une institution qui fonctionne. L’expérience de Pôle emploi s’impose maintenant à tous.

Comme nous l’avons démontré, il est par contre possible que les services publics concernés, les quatre têtes de réseau citées – EN, Pôle emploi, Mission Locale et CRIJ- proposent ensemble un accord-cadre au niveau régional, permettant ainsi de labelliser l’ensemble des structures de service public entre elles, en développant des coopérations constructives. Et un tel réseau fonctionnera dans l’intérêt des jeunes, des salariés et des chômeurs. Il faudra aussi forcément augmenter les moyens humains au sein de ces services publics pour répondre valablement aux demandes, et assurer ainsi le droit à l’orientation des jeunes et des adultes.

En l’état, si la Cité des métiers doit être labellisée, ce que nous ne demandons pas, alors elle doit l’être comme un organisme unique, et la labellisation valoir pour ce lieu unique, à Marseille, rue des Consuls : ni pour le territoire marseillais, ni pour une première phase suivie d’une deuxième qui engloberait toute la région. Il y aura en effet pour Marseille, puis pour tout le territoire régional, une labellisation des services publics existants, comme déclinaison de l’accord cadre régional.

Cela pourra se réaliser si les missions des uns et des autres, tout comme les conditions de travail et le statut des personnels sont respectés, s’il n’y a pas disparition d’agences de Pôle emploi, de CIO, de Mission Locale ou de CIJ. C’est l’objet du travail en cours, et de la commission AIO mise en place dans le cadre du CPRDF, un CPRDF qui a défini rigoureusement une stratégie en matière d’orientation.

La FSU veillera à ce que cette stratégie soit suivie et la démocratie sociale assurée, dans le droit fil des travaux du CPRDF.

Et si on avançait sur ce dossier, au lieu de perdre du temps inutilement ?

Marseille, le 30 septembre,

Josiane Dragoni et

Jean-Philippe Kunegel