Pour son deuxième budget l’exécutif régional persiste et signe en donnant la priorité, on devrait plutôt parler d’obsession, aux besoins formulés par les entreprises et les organisations patronales.
Une obsession : répondre uniquement aux besoins formulés par les entreprises et les organisations patronales.
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Ainsi, les aides directes aux entreprises augmentent de plus de 50% sans aucune contrepartie demandée.
Dans le même temps le soutien à l’économie sociale et solidaire diminue encore après une baisse l’an dernier de plus de 25%.
La région fait le choix d’un développement économique de la spécialisation qui peut se comprendre dans une région qui ne dispose pas de puissants moteurs économiques.
Mais ce choix fait tout de même courir le risque d’un développement des inégalités pourtant déjà fortes entre certains territoires. Il faut alors accompagner cette stratégie d’une politique de redistribution, via des investissements publics d’aménagement notamment.
Or les choix budgétaires de l’exécutif ne vont pas dans ce sens.
La priorité donnée à l’excellence et au rayonnement de la Région conduit à privilégier les dépenses « de prestige » : sport de haut niveau, rayonnement culturel à l’international, développement économique international, bourses au mérite …
Le sécuritarisme conduit à dépenser des millions d’euros dans des programmes et des actions dont certains ne sont pas de la compétence régionale à l’image de l’équipement des polices municipales, des équipements de vidéo protection, de la construction et de la réhabilitation de gendarmerie (pour 10 Millions d’Euros.)
Le vivre ensemble mis à mal
Ces choix budgétaires ne sont pas neutres pour les populations et les territoires de notre région. Ils induisent des coupes sur des secteurs qui relèvent de l’intérêt général, de la solidarité et de l’appui aux populations les plus en difficulté. Dépenses, certes moins prestigieuses et médiatiques, mais qui doivent permettre de bien vivre ensemble.
Dans le domaine culturel, la création, la production et l’édition régionale ne sont quasiment plus soutenues. Suite à la suppression du pass-culture pour les jeunes, la mise en place d’une nouvelle carte culture, décidée en novembre 2016, pour favoriser l’accès à certaines prestations culturelles et à certains lieux culturels n’apparaît pas dans le projet de budget.
Dans le domaine de la formation, qui est une compétence pleine et entière de la région, on constate une diminution de la rémunération des stagiaires et des apprentis, ainsi qu’une baisse des aides pour l’accès aux premiers savoirs…Tout cela est aggravée par l’obligation imposée par la région aux organismes de formation d’avoir 70% de leurs stagiaires qui obtiennent un emploi ! Cela remet en cause l’existence même des Espaces Territoriaux d’Accès aux Premiers Savoirs qui sont pourtant indispensables aux personnes les plus fragiles et souvent les plus éloignées de l’emploi.
Les responsabilités du niveau régional dans les transports sont encore plus importantes, avec la prise en charge du transport interurbain à compter du 1er janvier 2017 et du transport scolaire à partir du 1er septembre 2017. Si on peut se féliciter du choix de l’exécutif de ne pas déléguer aux départements ces deux nouvelles compétences, des inquiétudes fortes subsistent par rapport aux choix financiers et politiques concernant le rail (remise en cause de la convention avec la SNCF et volonté de faire jouer la concurrence avec le privé) et le bus (remplacement d’une partie du ferroviaire par la route). La FSU continue de porter l’idée d’une carte de transport permettant d’utiliser l’ensemble des différents réseaux à l’image de la carte « orange » de la région Ile de France.
Enfin, le monde associatif qui pourtant œuvre au quotidien au plus près des populations se voit une nouvelle fois mis en difficulté par des baisses drastiques des aides.
Il est urgent que le président Estrosi se rappelle des engagements qu’il a pris entre les deux tours des élections régionales.